Rien n’est plus stressant pour une maman que de voir son bébé en retard sur son développement, surtout dans le cas d’un bébé hypotrophe. Bien que ce dernier ne soit pas comme les prématurés, dont le développement n’est pas arrivé à son terme, il reste quand même très petit et très léger. Un bébé hypotrophe exige-t-il des soins spécifiques ? Comment se passe son développement et sa croissance ? Telles sont les questions que nous aborderons dans ce sujet.
Hypotrophie : tout ce qu’il faut savoir
L’hypotrophie est habituellement considérée comme un poids de naissance trop faible pour l’âge du nourrisson, souvent inférieur au 10ème percentile si on se réfère aux courbes de la population en général, soit inférieur à 2,5 kg pour un nouveau-né à terme en France. Mais en réalité, l’hypotrophie peut affecter le poids, la taille, le périmètre crânien ou même une combinaison des trois.
Plusieurs facteurs peuvent causer l’hypotrophie du nourrisson. Elle peut venir de la maman (par un régime alimentaire déséquilibré, une prise d’alcool et de tabac pendant la grossesse, une prise de drogue forte, des problèmes gynécologiques, ou des maladies survenant en cours de grossesse), du fœtus (problème génétique, malformation, infection…), ou de son environnement (problème au niveau du placenta ou du cordon).
La prise en charge d’un bébé hypotrophe
Un bébé hypotrophe a besoin d’une surveillance médicale accrue, déjà à sa naissance pour qu’il puisse réguler sa température corporelle à cause des risques d’hypothermie. Dans ce cas, le peau-à-peau avec la maman est très bénéfique, voire un bref passage à la couveuse. Le bébé hypotrophe peut également souffrir d’hypoglycémie, ainsi il est bon de surveiller ce paramètre par un prélèvement sanguin sur le talon. L’hypocalcémie et la jaunisse peuvent aussi être des complications de l’hypotrophie.
Dans tous les cas, l’allaitement maternel est l’une des meilleures solutions pour aider le bébé, car le lait maternel possède des composantes qui ne peuvent guères être imitées comme les anticorps, les hormones, les enzymes, les cellules vivantes mais surtout les facteurs de croissance indispensables au développement de l’enfant.
Le développement d’un bébé hypotrophe
Le développement du bébé hypotrophe dépend étroitement du type et de la cause de l’hypotrophie ou du retard de la croissance intra-utérin. Une enquête étiologique doit donc se faire en période néonatale pour savoir la nature du retard afin de prévenir dans la mesure du possible les complications.
Dans le cas d’une hypotrophie symétrique qui touche aussi bien le périmètre crânien, le poids et la taille de l’enfant, le retard de croissance présente un pronostic médiocre et beaucoup plus réservé car la croissance cérébrale subit une altération trop précoce. Le développement intellectuel de l’enfant s’en trouvera donc retardée voire altérée et il pourra être exposé à des troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques ainsi qu’à des problèmes d’ordre métabolique.
En revanche, l’hypotrophie disharmonieuse, c’est-à-dire une hypotrophie altérant le poids, quelque fois la taille mais dont le périmètre crânien reste normal, ou l’hypotrophie symétrique mais qui ne souffre pas de problème fœtale aiguë, le pronostic de développement de l’enfant est souvent favorable. L’enfant hypotrophe rattrapera son retard de poids après quelques temps. Normalement son retard statural se corrigera bien avant ses 3 ans, mais dans le cas contraire, une prise d’hormones est nécessaire pour favoriser le développement normal de l’enfant hypotrophe.